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« Marx ? Ouais. Colbert ? Bravo ! Adam Smith ? Connais pas. Voilà, en simplifiant évidemment beaucoup, comment on peut décrire la position moyenne des économistes français, telle qu'elle ressort d'une enquête patronnée par le CNRS.
Si une majorité des personnes interrogées, notent en effet les auteurs de l'enquête, approuvent en général l'intervention de l'État dans l'économie, les clivages - par rapport à des thèses plus nettement idéologiques, et notamment marxistes - sont importants. Sur les questions essentielles pour la société - inflation, chômage, monnaie et commerce international - les désaccords sont grands également. Enfin et surtout, contrairement à la thèse centrale du père de l'économie politique, Adam Smith, les mécanismes de prix et de marché n'ont pas, à leurs yeux, un rôle central.
Une enquête similaire, réalisée auprès des économistes américains, avait fait apparaître - au contraire - un certain consensus en faveur des mécanismes de l'économie classique. Le corps des économistes français est, incontestablement, « en désordre ». » Philippe Lefournier, rédacteur en chef adjoint de L'Expansion.
« L'actuelle radioscopie des économistes français révèle, finalement, une science qui s'élabore au contact d'une réalité extraordinairement complexe et mouvante, et faite d'innombrables interdépendances défiant les plus puissants modèles. Le « désordre » apparent des économistes est le reflet de cette complexité, et doit inciter l'homme politique et le citoyen à se méfier de toute réponse simple aux problèmes contemporains. La diversité, le pluralisme, et le brassage des idées exprimées sont, peut-être, la garantie que les solutions qui verront le jour à partir des controverses scientifiques actuelles, répondront aux problèmes de notre temps. » Edmond Lisle, directeur scientifique au CNRS.