Faut-il ne jamais mentir ? Devons-nous nous interdire le moindre mensonge alors même que cette rigueur morale rendrait bien pénible et bien incertaine... > Lire la suite
Faut-il ne jamais mentir ? Devons-nous nous interdire le moindre mensonge alors même que cette rigueur morale rendrait bien pénible et bien incertaine la vie en société ? Qu'en est-il, à plus forte raison, si ce sont des assassins qui poursuivent un de nos amis ? Leur devons-nous la vérité ? Comment défendre une thèse aussi absurde ? On attribue souvent cette position morale trop rigoriste au kantisme pratique, et certes, il y a quelques raisons de le faire.
Comment dès lors ne pas considérer que le kantisme pratique achoppe sur tous les cas tragiques que l'Histoire a fournis au cours des siècles, et en particulier au xxe siècle ? Le kantisme serait-il donc incapable de penser la complexité de notre monde contemporain ? C'est cette objection factuelle radicale que l'auteur a voulu prendre au sérieux. Cela demandait de repenser, à l'intérieur du kantisme, la possibilité de résoudre des situations dans lesquelles, de manière intuitive, nous aurions tendance à accepter le mensonge.
C'est d'ailleurs l'objection que n'a pas manqué de faire à Kant, dès 1797, Benjamin Constant. En repartant de cette polémique, l'auteur fait fonctionner jusqu'à son point limite la position kantienne en morale pour montrer qu'elle est encore capable de nous servir à penser notre monde et qu'elle continue de répondre aux questions que nous nous posons.