« Pourvu qu'on ne le sache pas ! se disait-elle. Je mourrais de honte !... Moi, fille du comte d'Orvillet, battue par un paysan !... Jamais je ne... > Lire la suite
« Pourvu qu'on ne le sache pas ! se disait-elle. Je mourrais de honte !... Moi, fille du comte d'Orvillet, battue par un paysan !... Jamais je ne sortirai seule... Ma bonne aurait dû me reconduire ; c'est très mal à elle de m'avoir laissée revenir seule... Et ces imbéciles de Germain qui n'avaient rien à faire, ils auraient bien pu m'accompagner... Et comme c'est heureux que ce Germain ne soit pas venu cinq minutes plus tôt, pendant que ce brutal paysan me battait ! Il aurait été enchanté ; il l'aurait raconté à tout le village. C'est si grossier, ces paysans ! Clodoald me le disait bien l'autre jour. Ils ne sentent rien, ils ne comprennent rien... Aïe ! le dos et les épaules me font un mal ! Je ne peux pas me redresser... J'ai mal partout. Ce méchant homme ! Si je pouvais me venger, du moins... Mais je ne peux pas ; il faut que je me taise... Tout le monde se moquerait de moi. »