Toute sa vie durant, Didier Raoult a voulu aller vite, au risque parfois de s'égarer. Très tôt, il a reçu de très séduisantes propositions des États-Unis,... > Lire la suite
Toute sa vie durant, Didier Raoult a voulu aller vite, au risque parfois de s'égarer. Très tôt, il a reçu de très séduisantes propositions des États-Unis, mais chez les Raoult, on aime Marseille et on y reste !Bref, dans ce livre, Raoult se révèle sans détours. Tout y passe : ses origines bretonnes, ses ancêtres illustres, la brutale et tragique disparition de son père, son amour pour l'Afrique, dont il a formé les plus grands médecins et chercheurs, la peine qu'il éprouve à voir son pays, la France, perdre graduellement de son influence, ses découvertes et celles de la famille de chercheurs qu'il a patiemment construite autour de lui, ses contributions comme président d'université ou conseiller des puissants, les jalousies qu'il a toujours suscitées et, enfin, son traitement du covid 19 par la chloroquine qui a fait couler tant d'encre et de salive. Il dévoile aussi ses convictions intimes, y compris les rapports réguliers mais compliqués qu'il a toujours entretenus avec le personnel politique sans jamais souhaiter s'y impliquer, parce qu'il estime que ce n'est pas son rôle. Car Didier Raoult, malgré son ego affirmé, ses nombreuses découvertes et sa notoriété, est resté avant tout un médecin, un soignant. C'est en tant que tel qu'il a mené sa guerre contre les grands groupes pharmaceutiques et leurs « nouvelles molécules », très chères et pas toujours efficaces, alors que tant d'anciennes, plus abordables, ont fait leurs preuves depuis des siècles mais disparaissent inexorablement. Cette guerre, c'est pour les patients qu'il l'a menée. Espérons que quelqu'un prendra la relève maintenant qu'il a été mis en retraite. Enfin, « retraite ». Quand on lui demande comment il occupera ses jours, il répond, philosophe : « Je ferai du bateau avec ma femme ». avant de préciser que « deux ou trois » thèmes de recherche continuent de titiller sa curiosité. On est donc en droit de penser qu'il ne s'en tiendra pas à la navigation de plaisance.