Diderot fut un apôtre : apôtre d'une drôle d'égalité, celle des « grands hommes », et apôtre d'une drôle de religion, celle de la « Patrie »... > Lire la suite
Diderot fut un apôtre : apôtre d'une drôle d'égalité, celle des « grands hommes », et apôtre d'une drôle de religion, celle de la « Patrie » ou de la « Nation ». Comme tous les hommes du XVIIIe siècle, il a un côté séduisant, et cela fait encore aujourd'hui son succès. Mais il a aussi un côté sinistre et même sanglant. C'est lui qui a propagé - par son Encyclopédie - l'incendie qui allait embraser la France, l'Europe, le monde. Cette fureur destructrice, qui se moque de tout sauf de soi-même, n'a pas encore trouvé son Molière. Et pourtant Molière, cent ans à l'avance, a décrit avec autant de drôlerie que de pertinence ce que serait un dévot devenu libertin, ou un libertin devenu dévot, dévot de son libertinage s'entend. En six chapitres, dont les titres sont ceux des comédies de Molière, l'auteur rend à Diderot la monnaie de sa pièce.