Pierre Deval a consacré sa longue vie à la peinture. Il y a trouvé le bonheur de vivre, en artiste discret : les grands circuits marchands et les cénacles... > Lire la suite
Pierre Deval a consacré sa longue vie à la peinture. Il y a trouvé le bonheur de vivre, en artiste discret : les grands circuits marchands et les cénacles qui font l'histoire de l'art l'ont oublié.
Pourtant Pierre Deval traverse le siècle. A l'orée de la guerre de 1914-1918, il échange avec René Clair des enthousiasmes d'adolescent pour la poésie, la musique, la peinture. Au début des années vingt, il partage, à Paris, l'aventure Dada avec Breton, Tzara, Aragon, Soupault, Jacques Rigaut... A Lyon, il dirige une revue avec Jean Epstein. Une de ses huiles, Ariane, accueillie au Salon d'Automne, est acquise par l'État et exposée au Jeu de Paume. En 1923, pensionnaire de la Villa Abd-El-Tif, en Algérie, il lie une amitié profonde avec Albert Marquet. A son retour, il expose à la Biennale de Venise puis fréquente les grands Fauves sur la Côte d'Azur : Matisse, Manguin, Camoin, Jean Puy, Othon Friez...
En 1925, la lumière du Midi le fixe à La Valette-du-Var. Son beau domaine d'Orvès et sa maison de maître du XVIIIe siècle accueillent et inspirent les amis peintres, critiques, éditeurs d'art et écrivains comme Henri Bosco et Pierre-Jean Jouve. Peu à peu, un dialogue s'instaure avec sa terre et Orvès devient partie intégrante de son ouvre.
Si sa vie se lit comme un roman, sa peinture transcende les épreuves. En effet, malgré les deux guerres mondiales, la crise économique des années trente, la domination de l'art abstrait, le risque de destruction d'Orvès, ses toiles expriment le Bonheur, recréant chaque fois l'image de la vie triomphante et l'harmonie de l'Âge d'Or.
Coloriste raffiné, chantre délicat de la femme et de l'intimité, Pierre Deval est un grand figuratif du XXe siècle, aujourd'hui retrouvé.