J'avais quelque chose à dire aux Français, que personne ne pouvait ou ne voulait dire à ma place. Je l'ai dit sans les flatter, sans farder la vérité.... > Lire la suite
J'avais quelque chose à dire aux Français, que personne ne pouvait ou ne voulait dire à ma place. Je l'ai dit sans les flatter, sans farder la vérité. Je l'ai dit en parlant un langage qui, par moments, rendait un son nouveau dans notre vie publique. J'avais raison de leur parler le langage de l'espoir, mais aussi celui de la vérité et de l'effort. La France n'a pas seulement besoin d'une autre société ; elle réclame une autre façon de faire de la politique. Dans une démocratie d'opinion, tout l'art de la politique est de faire naître l'espoir sans s'exposer à le décevoir. Il s'agit de gagner tout de suite, mais aussi plus tard, devant la postérité. Aux yeux de celle-ci, qu'est-ce qui compte le plus ? La conquête du pouvoir, ou l'usage qu'on en fait ? Pour moi, rien ne vaut que l'on sacrifie à cette conquête tout ce à quoi l'on croit. Mon langage n'a pas été entendu, ou pas compris. Pas cette fois, pas tout de suite. Mais le sillon est tracé, je ne suis pas seul.