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Comme une guirlande autour d'une figure centrale, solaire et obscure à la fois - la soeur perdue de la narratrice -, la structure de ce livre est pareille à une ronde. Blanche, la narratrice, a vu sa soeur devenue schizophrène passer de l'autre côté du miroir. Elle se reproche alors d'avoir toujours négligé sa soeur, de l'avoir oubliée. Blanche se cherche aux quatre coins du monde, de Vancouver à Nancy, de la place Pigalle à la place du Capitole, du Wepler à un café anonyme. Blanche voudrait tout simplement mieux savoir qui elle est. Elle confesse ses amis, ses confidentes, ses presque amoureuses. A Vancouver, Jane l'emmène se promener le long de l'océan. A Nancy, elle échappe à l'obscure maison familiale par la vision des Naïades de Nancy Thermal. Le seul homme présent dans cette ronde des filles (Line, Maria, Eva, Isabelle, Jane, Brigitte, Anaïs, Nejma, Juliette, Gaëlle, Mado... et les autres), c'est Antonio qui aime Blanche mais se joue d'elle, figure d'un père moqueur, sensuel, trompeur. Demain les filles on va tuer papa est un récit d'introspection qui se nourrit des autres, un drame traité avec légèreté, une autobiographie éclatée.
Elise Fontenaille, romancière, est l'auteur chez Grasset de La gommeuse (1997), Le palais de la femme (1999), L'enfant rouge (2002), L'aérostat (2008), et Les disparues de Vancouver (2010).