Dégénérescence signifie au sens littéral « perdre les qualités de sa lignée ». Cette ouvre majeure de Max Nordal n'est pas seulement une attaque... > Lire la suite
Dégénérescence signifie au sens littéral « perdre les qualités de sa lignée ». Cette ouvre majeure de Max Nordal n'est pas seulement une attaque moralisatrice contre l'art « dégénéré ». Elle dévoile surtout une polémique contre les effets d'une série de phénomènes sociaux balbutiants à son époque, tels que l'urbanisation rapide, la mondialisation, la pollution. Max Normal met en lumière les conséquences désastreuses sur la société de ces fléaux. Cet ouvrage débute par une interprétation médicale et sociologique de ce qui a produit cette dégénérescence dans la société. Dans sa première partie, l'auteur éclaire le phénomène dénommé « Fin de siècle » en Europe et tout particulièrement le déclin de la France, comme « un mépris pour les valeurs traditionnelles des usages et de la moralité ». Selon lui, les êtres humains sont en train de dégénérer, ils subissent de plein fouet la destruction de nombreuses structures traditionnelles de la société. Cette inéluctable dégénérescence de nos sociétés contemporaines est ici révélée, tout en étant aussi bien reflétée, qu'influencée par l'art.
Cette incroyable lecture requiert une attention totale, car chaque phrase est remplie de pensées profondes et critiques, de liens logiques et vous délivrera une sagesse ultime. Ce livre déroutant sur le déclin de l'Occident, comporte des passages visionnaires sur la société et les modes de vie au XXe et plus encore au XXIe siècle. À l'heure actuelle où la menace de détruire la fragile harmonie de notre nation est si grande, ce livre mérite d'être lu.
Le livre est composé de cinq parties : Fin de siècle, Le Mysticisme, L'égotisme, Le réalisme, Le vingtième siècle. Cette traduction complète de qualité est complètement annotée (plus de 450 notes de bas de page) pour en faciliter la compréhension.
Extrait: Or, on sait combien, dans la dernière génération, le nombre des habitants des grandes villes s'est accru1. Aujourd'hui, une partie incomparablement plus grande du peuple qu'il y a cinquante ans est soumise aux influences destructives de la grande ville ; le nombre des victimes de celle-ci est pour cette raison proportionnellement plus considérable que jadis, et augmente continuellement. Avec la croissance des grandes villes s'augmente parallèlement le nombre des dégénérés de toute espèce, des criminels, des fous et des « dégénérés supérieurs » de Magnan, et il est naturel que ces derniers jouent dans la vie intellectuelle un rôle toujours plus en vue, qu'ils s'efforcent d'introduire dans l'art et la littérature toujours plus d'éléments de folie.
L'énorme accroissement de l'hystérie, à notre époque, est dû en partie aux mêmes causes que la dégénérescence ; il y a en outre une cause beaucoup plus générale encore que la croissance des grandes villes, cause qui ne suffit peut-être pas à elle seule à amener la dégénérescence, mais qui est à coup sûr pleinement suffisante pour produire l'hystérie et la neurasthénie. Cette cause est la fatigue de la génération actuelle.