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Sur les rives du Bosphore dans la deuxième moitié du 19e siècle, le décorateur Charles Séchan au palais de Dolmabahçe, le peintre Pierre Désiré Guillemet à la cour du sultan et l'archéologue André Joubin au Musée Impérial Ottoman sont parmi les ambassadeurs, au long cours, de l'art et de la culture française en Turquie ; engagé, exilé volontaire ou chargé de mission, leur attitude oscille entre condescendance et connaissance. À partir de 1900, et jusqu'à la Grande Guerre, l'écrivain, journaliste et salonnier Régis Delbeuf dans les colonnes du Stamboul et l'érudit levantin Adolphe Thalasso dans la revue parisienne L'Art et les Artistes se font, l'un après l'autre, critique de l'art de la Turquie ; et portent la voie des peintres de l'« École de Constantinople » jusque sur les rives de la Seine. De 1936 à 1949, enfin, le peintre Léopold Lévy est invité par le gouvernement turc à réformer puis à diriger l'enseignement de la peinture à l'Académie des Beaux-Arts d'Istanbul. Les archives (familiales, nationales, etc.) et autres sources imprimées, comme la presse française de Turquie (Stamboul/Istanbul, Ankara, etc.), donnent à lire le rôle prépondérant joué par ces six acteurs, dans ce siècle de relations artistiques entre la France et la Turquie. De Paris à Istanbul, d'un siècle à l'autre et pour chacun d'entre eux, il s'agit non seulement de représenter leur pays à l'étranger mais aussi de dénouer pour mieux renouer ; mieux, nouer de nouvelles relations, désormais fondées sur la connaissance, le dialogue, les échanges, et la reconnaissance.