Pourquoi ne lit-on plus ces pages de la philosophie française que des générations d'étudiants ont sues par cour ? La philosophie du XIXe siècle n'a-t-elle... > Lire la suite
Pourquoi ne lit-on plus ces pages de la philosophie française que des générations d'étudiants ont sues par cour ? La philosophie du XIXe siècle n'a-t-elle plus rien à nous dire ? Nous avons fait le pari inverse. Au terme d'une immersion au sein de la philosophie du XIXe siècle, il nous a semblé que les formes de cette pensée questionnaient utilement notre propre modernité. Dans sa quête de l'esprit jusque dans ses formes les plus dissimulées, la philosophie du XIXe siècle met en place des critères de compréhension de la nature que reprennent certaines philosophies contemporaines. Derrière l'obscurité et la confusion que l'on a pu reprocher au spiritualisme, il faut redécouvrir une recherche sur une complicité de l'esprit et de la nature, sur leur lien intime et secret que repenseront les philosophies du XXe siècle s'interrogeant sur la familiarité du corps et de la conscience. L'analogie posée entre la nature et l'esprit est alors réellement méthode, c'est-à-dire voie d'accès à une vérité ontologique. Le trajet qui mène de la nature à l'esprit se révèle double itinéraire de l'être et de la pensée. C'est dans cet entre-deux du dualisme et du monisme que nous avons lu l'expression d'une pensée authentique de la nature et de l'esprit qui n'est ni une séquelle de la métaphysique classique, ni la préfiguration balbutiante de philosophies ultérieures, mais la réalisation d'un effort de pensée original qui tend à la fusion de la spéculation et de la pratique.