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« La liberté individuelle, je le répète, voilà la véritable liberté moderne. La liberté politique en est la garantie ; la liberté politique est par conséquent indispensable. Mais demander aux peuples de nos jours de sacrifier comme ceux d'autrefois la totalité de leur liberté individuelle à la liberté politique, c'est le plus sûr moyen de les détacher de l'une et quand on y serait parvenu, on ne tarderait pas à leur ravir l'autre. » En 1819, Benjamin Constant donne au cercle de l'Athénée une conférence mémorable, « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes ». Pour les Anciens, en Grèce comme à Rome, la liberté consistait à participer à la vie de la cité, avec une forme « d'assujettissement complet de l'individu à l'autorité de l'ensemble ». Avec la Révolution et un certain nombre d'évolution (commerce, esclavage, etc.), la liberté est devenue, pour les Modernes, synonyme de liberté individuelle. Mais cela veut-il dire que la liberté politique est obsolète ? Au contraire, pour Constant, le danger encouru par les sociétés modernes est que l'individu soit trop absorbé par ses intérêts propres et renonce au partage du pouvoir publique. Il prône donc un système représentatif dans lequel les individus dépassent leurs intérêts particuliers en jugeant leurs mandataires. Et appelle à la responsabilité de chacun et à la participation du plus grand nombre. Un classique d'une perpétuelle actualité politique et philosophique. Édition établie par Louis Lourme.
Benjamin Constant (1767-1830), homme politique et écrivain français, affronte sur le terrain (du mensonge) le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804).