Depuis déjà longtemps, la poterie est reconnue comme une des expressions de l'art populaire, mais ce à quoi elle servait, a été - la plupart du temps... > Lire la suite
Depuis déjà longtemps, la poterie est reconnue comme une des expressions de l'art populaire, mais ce à quoi elle servait, a été - la plupart du temps - négligé, même par des historiens de la vie quotidienne. Un oubli, qui tient peut-être à ce que son usage était à ce point de tous les jours, qu'elle échappait pour ainsi dire au regard de ses propres utilisateurs.
Ce livre voudrait, sans passer sous silence la saveur d'un art populaire, rendre son évidence à la destination usuelle et quotidienne de la majeure partie de la production des centres potiers de Normandie. De plus, au-delà de son rôle essentiel dans l'équipement domestique, il se trouve que cette production a été impliquée dans les conséquences de la spécialisation laitière et beurrière de l'agriculture normande. D'où la victoire du grès sur la poterie vernissée. Mais la diffusion d'autres matériaux provoqua, peu après, le tarissement de toute demande. La tradition potière normande n'échappa à la disparition, mais en un seul lieu, qu'au prix d'une adaptation au marché du bibelot et du souvenir pour touriste. Mais, du coup, elle passait de la catégorie de l'usuel, à celle de l'inutile.
De l'usuel à l'inutile : poterie de Normandie, XVIIIe-XXe s. - Exposition, 11 juin-18 octobre 1993, Musée de Normandie, Caen est également présent dans les rayons