L'essai qu'on va lire est un témoignage personnel. L'auteur ne prétend pas à l'objectivité du sociologue ou de l'historien. Les événements relatés... > Lire la suite
L'essai qu'on va lire est un témoignage personnel. L'auteur ne prétend pas à l'objectivité du sociologue ou de l'historien. Les événements relatés sont trop proches, les passions qu'ils ont soulevées trop vives encore : se targuer d'en parler avec recul ou indifférence équivaudrait à mentir. L'auteur a fait ce qu'il a pu pour cerner ce qu'il croit être la vérité. Y est-il parvenu ? Le champ est libre, en tout cas, pour d'autres interprétations des trois dernières années que nous venons de vivre. L'auteur peut bénéficier d'une circonstance atténuante : il n'est pas demeuré simple témoin. Il a joué un rôle, à sa place, parmi beaucoup d'autres du même coup, il a évidemment tendance à donner plus d'importance à certains événements qu'à d'autres. Disons que c'est à ce titre qu'il verse son témoignage au dossier. Il s'agit donc d'un témoignage personnel. Ni le Club Jean Moulin dont l'auteur fut secrétaire général durant toute la première partie de l'expérience Defferre, ni le journal l'Express auquel il collabore ne sont le moins du monde engagés par ces pages La situation de l'acteur-témoin est délicate. Il est difficile de s'engager à moitié. Par conviction et par tempérament, l'auteur a cru à tort ou à raison que l'expérience de Gaston Defferre pouvait marquer un réveil de la gauche ; il reste convaincu que la naissance de la Fédération des Démocrates et des Socialistes, c'est-à-dire le début de regroupement de la gauche non-communiste qui s'opère sous nos yeux sous la conduite de François Mitterrand, a été profondément liée à la bataille de l'élection présidentielle telle qu'elle s'est déroulée. C'est surtout ce début d'espoir qu'il voudrait en fin de compte faire partager. G. S.