« Voyageur de toujours, as-tu vu les gazelles leurrer le flair du fauve en d'obliques rebonds ? Ne va pas mépriser l'avis des moribonds ni la prudence... > Lire la suite
« Voyageur de toujours, as-tu vu les gazelles leurrer le flair du fauve en d'obliques rebonds ? Ne va pas mépriser l'avis des moribonds ni la prudence qui gémit dans nos ghazels. Quel souffle amer t'emporte à ta fin dans ses ailes ? Partout le sang, la soif, la lèpre ou les bubons ; Il est un temps de bise où chantent les charbons ; Dût la Transoxiane ignorer tes beaux zèles, ne cours pas vers Tachkent où l'air est vénéneux, laisse le Syr-Daria ronger ses bords haineux ; chez nous la race de Timour piaille et marchande, viens, ami, viens ; joins prestement les pas aux pas, viens !... Maugrée ou souris, tu n'esquiveras pas la Belle qui t'attend ce soir à Samarcande. » L'un des treize sonnets funéraires d'André Lebois (1915-1978).