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Si la mémoire des ouvres en danse peut s'entretenir à travers des traditions, qu'advient-il lorsqu'il y a rupture dans la transmission, quand des danseurs et chorégraphes modernes, tels Mary Wigman, Valeska Gert, Joséphine Baker ou Rudolf Laban, envisagent une mémoire discontinue de leurs gestes ? Et qu'arrive-t-il, presque un siècle plus tard, lorsque des artistes contemporains découvrent des danses passées et se laissent ravir au point d'en faire quelque chose ? Reprendre, c'est alors créer un court-circuit dans le temps qui « allume la mèche de l'explosif enfouie dans l'Autrefois », selon Walter Benjamin. Mettant au cour de sa réflexion l'analyse des ouvres chorégraphiques, de leur processus et de leurs enjeux, Isabelle Launay observe la façon dont des artistes contemporains (Vera Mantero, le Quatuor Knust, Jérôme Bel, Latifa Laâbissi, Mark Tompkins, Loïc Touzé) réactivent des danses du passé. Dégagée du continuum d'une tradition, la mémoire des ouvres circule et travaille alors par surprises, transferts, montages et par l'inquiétante force de la citation.