Il faut se rendre à l'évidence : la crise ouverte en 1974 diffère assez profondément des crises classiques du capitalisme, y compris la crise des... > Lire la suite
Il faut se rendre à l'évidence : la crise ouverte en 1974 diffère assez profondément des crises classiques du capitalisme, y compris la crise des années 1930. Au lieu d'un effondrement général de la production des prix, l'Occident se débat dans une interminable stagnation accompagnée d'une poursuite de l'inflation. Au lieu d'une brutale « épuration » du processus productif, poussant les travailleurs à la révolte et les capitalistes à recourir au fascisme ou à la guerre, la lutte des classes semble s'installer dans une « drôle de crise », où l'attentisme des organisations réformistes laisse le champ libre à une restructuration sournoise mais profonde. Cet ouvrage s'attache à comprendre les mutations dans l'économie capitaliste qui expliquent la forme originale de la crise présente. Il s'appuie sur une relecture du Capital et sur une analyse minutieuse des transformations successives subies par le capitalisme depuis la révolution industrielle. Il apparaît alors que, loin de constituer une anomalie due à quelques phénomènes hasardeux (guerre du pétrole, dérèglement du système monétaire), la forme de la crise actuelle est l'aboutissement des tendances à l'ouvre dans la structure même du capitalisme, au même titre que l'étonnante phase de développement de l'après-guerre. La première partie de l'ouvrage analyse cette structure et ces tendances. Elle montre que le régime d'accumulation du capital (l'accumulation intensive) qui accompagnait la généralisation du machinisme, exigeait la mise en place d'un nouveau mode de régulation de l'économie marchande : la régulation monopoliste. Cette régulation, et le nouveau mode de formation des prix qu'elle implique, est étudiée dans la seconde partie, la troisième étant plus spécialement consacrée à la crise et à l'inflation. Au-delà de l'analyse économique, cet ouvrage aborde quelques problèmes fondamentaux dont l'examen est rendu urgent par l'actuelle « crise du marxisme ». Au-delà d'une critique de la « théorie des forces productives », il faut s'attacher aux formes de la division sociale du travail qui caractérisent la société marchande. Formes qui engendrent l'aliénation du producteur isolé, le fétichisme de la valeur, la domination du marché, de l'Etat et des grandes entreprises. Formes qui nourrissent l'idéologie « néo-libérale », la magnification d'un système capable d' « autorégulation ».