La tradition littéraire du tombeau paraît mal enterrée. Peut-être. Crevel, Cénotaphe en pastiche non tant la dévotion que le désir d'un portrait... > Lire la suite
La tradition littéraire du tombeau paraît mal enterrée. Peut-être. Crevel, Cénotaphe en pastiche non tant la dévotion que le désir d'un portrait posthume, vivant. D'où l'idée de dresser un cénotaphe pour Crevel, cette présence indissociable du surréalisme, ce visage de sa vague de rêve mais aussi ce dandy suicidé, écrivain révolté et engagé. Dans cette brève évocation à la dérive, dans un désordre voulu pour laisser apparaître les images et les strates d'une personnalité contradictoire, Marc Verlynde fait de ce cénotaphe la représentation d'une viduité, d'un portrait du poète partout où le corps échappe. Loin de la biographie, de l'essai universitaire, Crevel, Cénotaphe est un portrait-puzzle, collage de citations ou d'emprunts, pour laisser perdurer le fantôme sensible de l'auteur de Mon corps et moi, du Clavecin de Diderot ou encore de si décisifs articles sur Dalí.