Rien n'est plus mystérieux aux yeux de l'homme que l'épaisseur de son propre corps, c'est-à-dire le visage même que prend sa vie. Le corps enracine... > Lire la suite
Rien n'est plus mystérieux aux yeux de l'homme que l'épaisseur de son propre corps, c'est-à-dire le visage même que prend sa vie. Le corps enracine la présence humaine au sein du monde. L'existence de l'homme est d'abord corporelle. Le corps traduit et produit du sens, sous des formes différentes, plus ou moins contrôlées par la conscience de l'acteur. Il ne s'agit pas ici de livrer une analyse cartésienne des modalités d'existence du corps, mais bien plutôt d'en proposer, selon la formule de Georges Balandier, une anthropologique. Dans son fonctionnement, le corps actualise une symbolique sociale. Les sensations, les sentiments, les expressions, les modes de présentations du corps, par exemple, traduisent un univers de sens, mais nuancé, coloré par le style propre de l'acteur, par les résonances de son histoire personnelle. Le corps est aussi le lieu d'une logique de l'inconscient que l'analyse sociologique ne peut négliger. Il n'y a pas plus de nature du corps que de nature humaine ; seules existent des conditions corporelles.