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Le fait politique est-il autre chose que gestion des affaires et jeu des rapports de force ? Sans doute, mais c'est à condition que la vie commune, tout en donnant lieu à des pouvoirs et à un monde publics, consiste aussi à s'interroger sur ce qu'elle doit être. Or, l'homme qui a en partage cette condition et cette visée, ne peut être défini seulement comme un individu assujetti à une organisation, inclus dans un milieu qui le détermine ; il est un être conscient qui veut, pense, agit et se pose ainsi comme distinct de cette organisation et de ce milieu. Comment est-ce possible ? Quel est le statut du sujet politique, mesuré à cette exigence ? Cette étude essaie de montrer que la phénoménologie de la conscience, fondée et développée dans les principaux ouvrages de Husserl, permet de penser une telle vie subjective et intersubjective qui, à la fois, se différencie de son monde et ne cesse de se constituer en relations concrètes avec lui. Il ne s'agit donc pas de dégager pour elle-même une conception husserlienne de la société et de la politique. Mais, en s'efforçant de suivre jusqu'en ses dernières conséquences, la recherche du phénoménologue, une réflexion sur le sujet politique rejoint nécessairement ce qu'en vient à faire valoir cette aventure de pensée : l'idée de vérité comme norme d'une humanité autonome.