Nées au Moyen Âge, les confréries de charité normandes assument toujours leur rôle d'inhumation. Au cours des siècles, leur terre d'élection s'est... > Lire la suite
Nées au Moyen Âge, les confréries de charité normandes assument toujours leur rôle d'inhumation. Au cours des siècles, leur terre d'élection s'est peu à peu restreinte au Pays d'Auge, au Lieuvin, au Pays d'Ouche et au Roumois, avec de nos jours près de 120 Charités en Haute-Normandie et moins de 50 en Basse-Normandie. Du salut de l'âme au réconfort apporté à la famille, entre Église et pompes funèbres, ces sociétés de laïcs catholiques ont su, sans renier un rôle premier de solidarité et d'entraide, évoluer et simplifier leur fonctionnement. Confrontées à des difficultés de recrutement, les Charités parviennent néanmoins à remplir leur fonction grâce à l'engagement des retraités et à une place nouvelle accordée aux femmes. Les Charités sont le plus souvent abordées sous le seul angle de leur patrimoine, constitué il est vrai d'objets et ornements souvent anciens, au décor parfois très riche, et dotés d'une forte charge symbolique et historique. Leurs pratiques sont parfois considérées comme relevant du passé. Pourtant, dans un monde rural en pleine mutation, les confréries maintiennent un lien social traditionnel et expriment une identité et une solidarité villageoises. En assistant les prêtres, de moins en moins nombreux, les frères et sours de charité participent aussi activement aux nouvelles orientations de l'Église relatives au rôle des laïcs et accompagnent les changements de comportements vis-à-vis de la mort. Loin du folklore : tel pourrait être le sous-titre de ce sujet des « Carnets d'ici » nourri d'une enquête de terrain auprès des confréries de charité du Pays d'Auge bas normand.