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Quand l'Occident rayonnait de son plus vif éclat, Montesquieu posait la question fameuse : « Comment peut-on être Persan ? » tant il semblait inconcevable que la lumière ait jamais pu venir de l'Orient. Aujourd'hui dans notre société égalitaire, où l'uniformité est de règle, où la prééminence de l'économique écrase et nivelle tout, on peut se demander avec la même stupeur que les contemporains de Montesquieu devant les Persans : « Comment peut-on être châtelain ? ». Prestigieux et encombrants legs du passé, les châteaux semblaient définitivement condamnés par notre temps. Mais la jeunesse pour avoir éprouvé l'inhumanité de la vie citadine, l'incertitude devant l'avenir, se tourne de plus en plus vers un passé perçu comme réserve de forces vives, charge magique de poésie. Tout se passe comme si les vieilles pierres possédaient une vertu mystérieuse du fait même de leur ancienneté. Le mot château a toujours donné carrière à l'imagination. « Quel esprit ne bat la campagne ? Avouons-le avec La Fontaine, nous rêvons tous d'être châtelains. Et nous le sommes tous dans la mesure où nous n'avons pas perdu notre âme puisque Sainte Thérèse d'Avila appelle « château de l'âme » le refuge inexpugnable de notre liberté intérieure.