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"Il est impossible de prendre les comédiens au sérieux : ce n'est pas en vain que les Espagnols les nomment "cómicos", même lorsqu'ils représentent des tragédies." Ainsi s'exprime Jean-Baptiste Guillaumart, le héros de cette histoire. Comédien manqué lui-même, il a reçu en cadeau du destin une fortune inattendue. Pour rendre au théâtre le sérieux qui lui fait défaut, il décide donc, tout simplement, d'organiser un théâtre ambulant. Sous sa direction, l'Illustre Compagnie ira porter la bonne parole dramatique dans les pays perdus. Le chapiteau dressé sur les champs de foire attirera comme un feu de joie les spectateurs ingénus, qui viendront s'y réchauffer - sans prendre garde qu'ils peuvent également s'y rôtir. Car Jean-Baptiste, qui croit en Dieu, ne se méfie guère du diable, et ce dernier ne laisse pas volontiers passer l'occasion de se déguiser en démon du théâtre. Quand Jean-Baptiste s'aperçoit de son erreur, il est trop tard : sur la scène de l'Illustre Compagnie, les comédiens représentent une pièce étrange intitulée, comme par hasard, "Faust et Faust". Quant à l'acteur qui joue Méphistophélès, mieux vaut ne point l'appeler par son nom. Le feu gronde, la marmite bouillonne. Au fond de la salle, médusé, Jean-Baptiste assiste au début du sabbat. Enfin, n'y tenant plus, il bondit sur la scène. Et c'est ainsi qu'il découvre "l'envers du décor".