Souvent comparé à Schulz, Kafka, Hardellet ou Walser, Max Blecher est ce que l'on peut appeler un « écrivain du sanatorium ». Comme ses pairs, il... > Lire la suite
Souvent comparé à Schulz, Kafka, Hardellet ou Walser, Max Blecher est ce que l'on peut appeler un « écrivain du sanatorium ». Comme ses pairs, il a souffert dès son plus jeune âge d'une maladie, la tuberculose osseuse, le contraignant à faire de longs séjours en sanatorium. Il meurt en 1938 à l'âge de 29 ans, auteur de trois romans et d'un recueil de poèmes. Si son oeuvre, comme celle de Bruno Schulz ou de Thomas Mann, est irriguée par cet état singulier, l'altérité et le rapport aux corps et aux choses qui en découle, elle semble déployer toute son originalité dans un regard unique porté sur le rapport au monde.
Coeurs cicatrisés est le récit de sa maladie et de son séjour en sanatorium. Sans être un journal comme La Tanière éclairée, ce roman, à forte teneur autobiographique, est l'histoire d'un jeune étudiant en médecine qui, découvrant la maladie invalidante et incurable dont il souffre, quitte Paris pour la ville sanatorium de Berck afin d'y recevoir des soins et se reposer. Outre l'altération progressive de la perception de son corps et de son environnement, essentiellement provoqués ici par la maladie, Blecher explore sous un angle plus quotidien et matériel l'irréalité ou les chevauchements de réalités qui semblent composer son imaginaire.