Les aventures de Tepecoco, jeune fils de potier, à Mexico, au temps des Aztèques. Autrefois, au temps des Aztèques, Mexico s'appelait Tenochtitlàn, « le lieu où pousse le figuier ». On y menait la vie que mènent tous les hommes, depuis que le monde est monde. Les journées de Tepecoco, le jeune fils du potier Yautli, s'y déroulent dans l'insouciance. L'enfant aime surtout les jours de grand marché où il va vendre la vaisselle que fabrique son père.
Devant l'étal de Tizinu, le plumassier, il rêve de devenir plus tard un grand guerrier au front ceint de plumes et de pierres précieuses. Mais c'est compter sans la fièvre des marais qui s'empare de son père. C'est compter sans la pauvreté qui l'oblige à partir lui-même à la recherche du remède au sommet du Popocatepelt, l'un des plus hauts volcans qui entourent la ville. C'est compter sans la malédiction lancée, un jour, sur une princesse et son fiancé.
C'est compter sans Tezcatlipoca, le terrible, le noir dieu-sorcier.Construit autour d'un mythe des origines et selon le schéma du conte, familier aux jeunes lecteurs, ce récit offre également un voyage au sein d'une civilisation disparue, celle des Aztèques de la période pré-colombienne. EXTRAITDans la pénombre du jour finissant, Tepecoco fit le tour de la clairière. Il cherchait un coin abrité pour y passer la nuit.
Il avançait sur la pointe des pieds, sans faire craquer les feuilles ou le bois mort. Que rien, surtout, ne puisse révéler sa présence ! Il n'avait aucune raison de penser qu'il n'était pas seul. Pourtant, il ne se sentait pas rassuré. Il s'immobilisa et tendit l'oreille. Pas un bruit, pas un mouvement. Aucun souffle d'air à travers les branches. Aucun son d'oiseau. Il régnait autour de lui un parfait silence.
C'était trop stupide ! Il allait finir par s'effrayer lui-même ! Qui aurait pu le surprendre, à cette heure et dans un pareil endroit ? Personne ne vivait sur les pentes du Popocatepetl et il n'avait rencontré personne en chemin. Il se força à respirer lentement et reprit son exploration. À l'abri d'un buisson de fougères, derrière un tronc couché, il découvrit enfin une petite niche de mousse sèche.
Une fois installé dans sa cachette, le jeune garçon se rappela qu'il n'avait rien mangé depuis le matin. Son ventre gargouillait. Il plongea la main dans son panier et en retira une poignée de figues à moitié écrasées. Il les avala goulûment. C'était suffisant pour calmer sa soif, mais pas sa faim. Il aurait donné n'importe quoi, à cet instant précis, pour quelques oufs de poule à gober, une ou deux tortillas bien épaisses, fourrées aux légumes et parfumées à l'ail et à l'oignon.
Il avait honte de songer à manger, alors que son père se débattait avec la fièvre, en bas, dans la vallée. Mais c'était plus fort que lui.À PROPOS DE L'AUTEURCorine Pourtau est née en 1962 et vit dans le Sud de la Bourgogne. Après une quinzaine d'années d'enseignement du français dans le secondaire, elle collabore avec l'antenne éditoriale lyonnaise de la Réunion des Musées nationaux. Depuis 2004, elle se consacre à l'écriture de fiction et participe au comité de rédaction de La Faute à Rousseau, la revue de l'APA (l'Association pour l'Autobiographie).