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Presque tous les romans de Claude Simon évoquent la photographie : qu'il s'agisse d'un personnage photographe dans Le Vent (1957), de clichés jaunis (L'Herbe, 1958), d'instantanés immobiles (Le Palace, 1962), de cartes postales ou d'une photographie énigmatique d'Histoire (1967), sans oublier les archives photographiques maternelles de L'Acacia... Mais chez Simon cette présence des images nourrit d'abord une réflexion sur la langue, participe à son invention formelle. Sa pratique de la « description dynamique » s'élabore dans un lien étroit à la visualité traumatique, désintégratrice de la photographie, suscitant une véritable esthétique du choc. En dialogue avec les principales théories de la photographie (Kracauer, Benjamin et Barthes) comme avec l'intertexte littéraire de Simon (Proust, notamment), Moments photographiques fait apparaître la photographie comme une figure conceptuelle majeure des nouvelles poétiques de la mémoire. Et livre, ce faisant, à travers sa lecture de l'ouvre simonienne, une contribution décisive à toute Histoire littéraire de la photographie.