Aujourd'hui, c'est un fait, rares sont les psychanalystes qui n'exercent qu'en cabinet, dans la situation canonique divan fauteuil. La plupart d'entre... > Lire la suite
Aujourd'hui, c'est un fait, rares sont les psychanalystes qui n'exercent qu'en cabinet, dans la situation canonique divan fauteuil. La plupart d'entre eux sont donc confrontés aux structures par lesquelles la société organise la santé, répond à une demande et crée des emplois.
Les psychanalystes ont-ils quelque chose à faire dans ce champ de la santé publique ? La question est déjà au cœur du rêve de l'injection d'Irma. Sans cesse soulevée, elle est toujours plus vite tranchée que problématisée. Longtemps, la doctrine dite de la double casquette a fait autorité: en institution, c'est un médecin ou un psychologue qui opère, chacun suivant sa formation ou sa méthode, fût-elle d'inspiration psychanalytique.
Une exigence autre se manifeste aujourd'hui : être présent dans l'institution en tant que psychanalyste. Ouvrir à la parole, repérer le transfert, maintenir l'existence de l'insu, subvertir discrètement les fantasmes de maîtrise, seul le psychanalyste est susceptible de le faire... Lorsqu'il y parvient, l'institution s'assouplit, la conception du soin change. Le discours psychanalytique cohabite avec d'autres discours, bien différents.
Quel désir porte ces " nouveaux psychanalystes " vers ce qui ressemble à une politique de santé propre à la psychanalyse ? Le projet de société des débuts serait-il en train de s'effectuer ? Ne serait-ce pas les formes actuelles du malaise dans la civilisation qui amènent le psychanalyste à se découvrir et à faire valoir, dans l'institution comme ailleurs, la présence irréductible de l'altérité ?