Les adolescents dont les ressources sont défaillantes ont du mal à vivre. C'est en termes de souffrance d'origine sociale qu'il convient d'aborder cette... > Lire la suite
Les adolescents dont les ressources sont défaillantes ont du mal à vivre. C'est en termes de souffrance d'origine sociale qu'il convient d'aborder cette situation et non en termes d'inadaptation ou de délinquance, qui n'en sont que des complications ou des conséquences. Trop souvent il s'agit de les inscrire dans des structures de soins ou de répression. N'est-ce pas là l'effet pervers du souci dominant de contrôle social, alors que, paradoxalement, se développent les thèses de non-ségrégation, de non-étiquetage ? Pour tous ne représentent-ils pas une cible nouvelle, un nouvel enjeu de ce qui est appelé « marketing social » ? En réalité, n'ont-ils pas comme tout le monde des capacités cachées, enfouies sous la friche ou les ronces qui ont envahi leurs parcours d'enfants puis d'adolescents ? N'est-ce pas à l'inconscience, la contradiction, l'insécurité de ceux qui précisément avaient vocation de cohérence, de sécurisation, d'harmonie que s'adressent leurs protestations souvent maladroites ? Cette jeunesse, qui en a subi les maltraitances, est en marge des institutions. Itinéraires insolites, à déchiffrer et à défricher pour que ne s'aggrave, ne se reproduise à l'infini, cette marginalité subie, imposée par d'insupportables carences. C'est de cette prévention qu'il s'agit, lorsqu'on la dit spécialisée. C'est d'elle dont nous avons voulu témoigner.