Didier, à 14 ans et demi, fume en cachette de ses parents son premier « joint ». Péripétie sans lendemain ? Elle marque en réalité le début... > Lire la suite
Didier, à 14 ans et demi, fume en cachette de ses parents son premier « joint ». Péripétie sans lendemain ? Elle marque en réalité le début d'un trouble profond venu ébranler une famille française « moyenne ». L'irruption de la drogue au sein d'un ménage chrétien de quatre enfants ne bouscule pas seulement une harmonie jusqu'alors exemplaire. Elle met à l'épreuve un couple, un réseau de certitudes. Toxicomane, mais aussi enfant du siècle en quête de vérité et de spiritualité, Didier interpelle parfois durement ses parents et, à travers eux, une société « convenable » où il était destiné à s'intégrer. Les « joints » et la musique pop qui envahissent peu à peu l'univers très sage des Guillon expriment évidemment un refus profond et un désespoir très subversif. Rompant peu à peu avec les siens, Didier entame une longue errance dans l'univers de la marginalité. Les trottoirs de Paris, Amsterdam, la « route »... En arrière-plan, il y a, bien sûr, les retombées de mai 1968, le désarroi général, la crise de l'Église... Un jour à Amsterdam, Didier supplie son père de « fumer un joint » avec lui, d'entrer dans son univers. Quête-t-il une manière d'absolution ? Attend-il une connivence ? Une rencontre ? Que doit faire un père quand son fils s'installe peu à peu dans ce que les autres appellent la toxicomanie ; un père qui refuse d'incarner le « flic » mais n'envisage pas une seconde de démissionner ? Jacques Guillon a tenu le carnet de ses « six années en enfer » au cours desquelles dit-il « Didier lui a autant appris qu'il apprenait de lui ». Ce journal d'un père n'est ni une leçon de morale ni un guide de conduite : mieux que cela, un témoignage de rencontre entre un père attentif et son fils drogué. Un dialogue, finalement, renoué.