Il s'agit de ceux qu'on a appelés les enfants d'après-guerre, nés en grand nombre après la Libération, sitôt revenu le goût de vivre. De tout ce... > Lire la suite
Il s'agit de ceux qu'on a appelés les enfants d'après-guerre, nés en grand nombre après la Libération, sitôt revenu le goût de vivre. De tout ce qui est arrivé après (les autos, l'électroménager, les supermarchés, les vacances, les voyages, la télévision, bref, le progrès et la vie moderne) les parents ont mesuré l'aubaine qui les soulageait de la dureté d'avant et, comme ils en avaient l'habitude, ils ont travaillé pour pouvoir en profiter.
Pour les enfants d'après-guerre, c'était comme si le progrès était né avec eux et grandissait avec eux, ils sont les seuls à avoir vu et vécu tant de différences entre leur début et leur fin.
Aujourd'hui, ils sont comme la fin d'une série. Ils gardent la mémoire de ce qui était et qui est enfoui profondément. C'est ce qui reste.
C'est avec son premier livre Hôpital silence (éditions de Minuit, 1985), alliant témoignage et sens de l'écriture, qu'elle attire l'attention de Marguerite Duras qui reconnaît en elle une alliée, une parente en littérature. Elle publie ensuite le récit L'Attente (1989), Nous deux (1993, prix Rossel) et À l'étranger. Aux Impressions Nouvelles, elle a déjà publié De fer et de verre, la Maison du peuple de Victor Horta.