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Au lendemain des élections législatives, les généraux algériens constatent avec effroi que les islamistes (FIS) et les démocrates (FLN, FFS) sont d'accord pour fonder ensemble le parlement dans le cadre de la démocratie, que la société s'émancipe, que le pouvoir s'échappe de leurs griffes. Le 11 janvier 1992, ils se ruent sur les urnes, lacèrent la constitution, proclament la loi de la jungle. La nuit visite l'Algérie. Dépositaires de la légitimité nationale, les islamistes engagent la résistance. Le guide spirituel de l'islamisme, qui est aussi l'homme le plus populaire d'Algérie, est depuis trois ans prisonnier d'opinion : Ali Belhadj dispose seul du crédit moral qui lui permette d'obtenir le cessez-le-feu, à seulement lever l'index droit. Il demande le dialogue, mais les généraux ne veulent surtout pas l'entendre. Non parce qu'il est islamiste, mais parce qu'il énonce que les peuples musulmans ne peuvent plus tourner le dos à la modernité, et doivent intégrer à leur civilisation un concept tout neuf : le suffrage universel.