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Les situations des langues minoritaires ont été et continuent d'être en Union soviétique et Russie à l'origine de nombreuses et significatives préoccupations dans les domaines scientifique et politique. Elles ont ainsi fait l'objet, depuis le début du siècle dernier, de plusieurs phases de politique linguistique, en commençant par une période très volontariste avec l'« édification linguistique » (âzykovoe stroitelstvo) de nombreuses langues visant à les codifier, les équiper de variétés littéraires et les protéger au moyen de droits linguistiques appropriés. Le capital d'études et d'expériences qui en résulte a été à l'origine du grand nombre de notions qui sert à désigner les différents cas de langue minoritaire existant dans ce vaste espace. Ce sont les raisons de la singulière diversification de ces notions et de leurs caractéristiques au vu de leurs contextes qui sont abordées et étudiées au moyen d'approches pluridisciplinaires issues principalement des sciences du langage et du droit mais aussi de la psychologie et de la géographie humaine. L'étude des notions en elle-même qui catégorisent les langues minoritaires ainsi qu'à travers leurs applications à des cas concrets à l'échelle spatiale de la Russie ou de zones particulières telles que celle du Grand Nord russe, de pays détachés de l'ex-Union soviétique, membres ou non de la CEI (Kirghizstan, États baltes), et des régions de langues ouraliennes, est complétée par leur comparaison avec certaines de celles qui ont cours en Europe occidentale, en France notamment.