« L'existence et l'éternité de la substance n'ont pas besoin d'être démontrées par le raisonnement. Cela est parce que cela est. Quelque idée que... > Lire la suite
« L'existence et l'éternité de la substance n'ont pas besoin d'être démontrées par le raisonnement. Cela est parce que cela est. Quelque idée que l'on puisse avoir sur l'origine et la nature de la substance universelle, aucun sophisme ne peut faire que la substance ne soit pas ; et si là substance s'impose d'elle-même, son éternité s'impose également par l'impossibilité évidente de la voir sortir du néant ou d'y rentrer, c'est-à-dire de se changer en ce qui n'est pas. Quant au principe suprême qui opère sur la substance et provoque l'infinité des aspects que présente l'univers, il ne saurait être non plus méconnu sans nier la cause en présence même de l'effet.
Depuis qu'il y a une pensée humaine, le problème de l'univers n'a jamais cessé d'être envisagé et approfondi sous toutes ses faces. On a pu disserter à loisir sur les causes et les origines ; sur les rapports qui existent entre la matière tangible et la force qui meut cette matière ; sur l'opposition ou même sur l'identité de la substance et du principe qui l'anime ; ce qu'on ne saurait concevoir, c'est la non-existence d'une cause qui fait l'univers ce qu'il est. Cette cause quelle qu'elle soit, et sans pouvoir la comprendre, nous l'appelons principe suprême, et nous lui reconnaissons les attributs de Puissance, d'Intelligence et de Volonté, parce que ces choses se reconnaissent manifestement dans l'existence, l'ordre et le but de l'évolution universelle, sans que nous puissions faire ni même imaginer qu'elles ne soient pas. »
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.