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Après avoir fait marcher sa troupe de théâtre itinérant le long des routes de France, (7 000 kilomètre à pied) Philippe Fenwick conçoit en 2011 un projet fou, énorme : jouer dans le plus de villes possibles le long des voies ferrées qui relient Brest à Vladivostok. Reste à trouver une histoire en français et en russe, un spectacle accueillant comédiens, musiciens, circassiens. Ce sera les souvenirs et les délires de Jacques Mercier, vedette d'un music-hall brestois, vivant reclus depuis la fermeture de celui-ci. Au début de l'aventure, année culturelle France-Russie, tout s'enchaîne à merveille, une subvention conséquente est même allouée à la troupe. Mais, très vite, les promesses sont retirées et les problèmes administratifs, techniques, sentimentaux menacent de plomber l'odyssée. Face à la débâcle annoncée, Fenwick, entre euphorie et désespoir, s'acharne. Le projet tourne à l'obsession. Il erre dans les couloirs du ministère de la Culture à la recherche du mystérieux bureau A, chargé de distribuer les subventions, réécrit le spectacle pour qu'il tienne avec huit comédiens et dix-sept valises, supplie sa femme de ne pas le quitter. Jusqu'au départ pour Vladivostok. Elevé par une grand-mère russe, issu d'une famille ayant fait fortune dans les chariots- élévateurs, défenseur d'un théâtre en mouvement, Philippe Fenwick est en lui-même un personnage de roman. Si « Atavisme », sa pièce de théâtre franco-russe est bien parvenu jusqu'à Vladivostok, son Journal d'un enthousiaste joue des illusions, des faux-semblants. Tout est vrai, tout est faux. À commencer par le double de l'auteur, Jacques Mercier.