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Nous connaissons surtout, de l'Afrique, ses chants d'exil, mais voici que vient le temps du retour, pour des générations nécessairement formées par l'Occident, qui n'a pas eu raison de leurs attaches. Leurs poètes, comme Dominique Nkounkou-Moundele, reviennent à la forêt « sévère et aimante », à la fête ancestrale, aux fragments de leurs langues précieusement enchâssés dans la langue apprise : Bouloueloue mwana... Sans complaisance folklorique, ces nouveaux poètes africains retrouvent le suc et le sel de la palabre, avec quelque amertume parfois mais, le plus souvent, et c'est cela qui importe, avec toute la force de l'amour, une force « énorme », dit Nkounkou-Moundele... Il chante, et la disposition typographiques de ses vers n'est nullement une concession au « livre » : il s'agit de l'incantation qui remonte en lui, scansion, rythmique, oralité. Et quelle force aussi d'espérance lucide, chez celui qui a dans le cour « le grain d'éternité ! »