Laurent Verron est né à Grenoble le 25 mai 1962. En 1985, il débute dans la vie active comme maquettiste dans une agence de publicité. Autodidacte, il affiche des influences différentes de celles de nombre de ses confrères : il a lu 'Le Journal de Mickey' bien avant de découvrir 'Spirou'.
Walt Disney est sa référence absolue, alors qu'il ne sait pas encore que si Franquin, Morris, Peyo et Roba ont fait de la bande dessinée, c'est en pensant d'abord à l'oncle Walt.
Son premier coup de foudre "franquinien" se situe à l'époque du 'Trombone illustré'. L'envie de faire de la bande dessinée ne le quittera plus.
Ayant appris que Jean Roba, le créateur de "Boule et Bill", cherchait un collaborateur, il lui adresse sa candidature accompagnée de quelques-uns de ses dessins. À son grand étonnement ("À l'époque, je dessinais comme un réverbère..." dit-il), son travail est remarqué.
Il rencontre alors Roba à Bruxelles. Le courant passe bien entre les deux hommes. "J'ai travaillé avec Jean entre 1986 et 1989, sur le lettrage et les décors; j'ai appris à être précis dans mon crayonné, à bien utiliser la plume et le pinceau pour avoir un trait dynamique et vivant, un trait 'lancé', comme disait Jean."
Après trois années d'apprentissage intensif, Verron rêve de créer sa propre bande dessinée.
Durant son séjour en Belgique, il rencontre l'éditeur Claude Lefrancq et devient, en 1991, le dessinateur de la mini-série (trois albums) d'aventures exotico-humoristiques "Le Maltais" (scénario Loup Durand). Pendant cette période, il dessine également quelques histoires courtes pour le journal 'Spirou'. En 1994, il contacte le scénariste Yann. Deux ans plus tard, ils proposent au Lombard les aventures comico-délirantes d'Odilon Verjus - ce père missionnaire à qui le Vatican confie les tâches les plus délicates et les plus ingrates...
La série compte aujourd'hui sept albums (entre 1996 et 2006), publiés dans la collection "Troisième degré" du Lombard.
Verron veille à se ménager de nouveaux territoires graphiques (pour l'essentiel avec son complice Cric). En 2000, il participe ainsi au collectif "Comix 2000", de L'Association. En 2001 et 2002, il dessine des planches pour illustrer les chansons "La Vie en rose", dans un album consacré à Édith Piaf (Vents d'ouest), et "Jolie Môme", dans un album d'hommage à Léo Ferré (Vents d'ouest).
En 2002, Verron réalise également un "goscinnyrama" pour "L'Album Goscinny" (Les Arènes). En 2003, il inaugure la collection "Petits délires" du Lombard en publiant "Au fil du zinc", un recueil de croquis, au crayon gras, de personnages pris sur le vif au bistrot ; l'ensemble est accompagné de textes de Cric.
L'aide que Verron a apportée à Roba pour le dessin des dernières planches de l'album "Les Quatre Saisons" (octobre 2001) convainc celui-ci de lui confier, sans restriction, le destin de ses héros Boule et Bill.
"Quel cirque !" (Dargaud), leur première histoire signée Verron, sort en 2003.
En 2005, il retrouve la collection "Petits délires" avec "Tête de gondole", un recueil de croquis, commentés par Cric, sur le thème des grandes surfaces.
Tout en publiant un album de "Boule et Bill" tous les deux ans (en 2009, pour les 50 ans de la série, il dessine un mini-récit, agrafé dans le journal 'Spirou', sur sa collaboration avec Roba), il se consacre désormais à des histoires plus personnelles.
La série "Fugitifs sur Terra II" (Dargaud) marque une nouvelle étape dans sa carrière de dessinateur. Réalisé en étroite collaboration avec le scénariste Cric -auquel il propose de nombreuses idées - et avec Anne-Marie Ducasse, la coloriste, "Fugitifs" lui permet de créer une véritable série tout public et de renouer avec sa vision d'une bande dessinée intemporelle, capable d'enchanter petits et grands...
Né le 28 juillet 1930 à Schaerbeek, dessinateur dès le plus jeune âge, Jean Roba se tourne d'abord vers la publicité où il travaille comme illustrateur, puis devient chef de studio.
Un ami l'introduit aux Éditions Dupuis où il commence à fournir des illustrations pour les hebdomadaires SPIROU et BONNES SOIRÉES en 1957.
Après deux essais de récits de l'"Oncle Paul", en collaboration avec Paape, il compose un récit complet de son premier personnage personnel, "Tiou, le petit Sioux", et entre à l'atelier de Franquin pour réaliser avec lui trois récits de "Spirou et Fantasio" pour le quotidien LE PARISIEN LIBÉRÉ.
En parallèle, il réalise en 1959, sur un scénario de Maurice Rosy, les premières aventures de "Boule et Bill" dans le mini-récit "Boule contre les mini-requins".
Le petit garçon et le chien ainsi présentés appartiennent à sa propre famille : il s'est inspiré de son fils Philippe, dit Boule, et de son cocker Bill. Après un récit complet d'essai, Boule et Bill s'installent définitivement comme personnages hebdomadaires de planches à gag et l'artiste va tenir ce rythme pendant près de vingt ans, ne leur accordant qu'une seule longue aventure ("Boule et Bill globe-trotters") en 1982.
À la fin des années 80, Boule et Bill émigreront chez Dargaud pour y dépasser, à un rythme plus réduit, les mille gags.
Pendant ses années les plus productives, dans la force de l'âge, Roba va réaliser de nombreuses animations et illustrations pour le journal de SPIROU, annonçant de 1961 à 1965 en couverture les grandes séries présentées dans l'hebdomadaire. Il lance "La Ribambelle" dans une demi-douzaine de grands récits sur scénarios de Vicq, puis de Tillieux, et crée la petite fille "Pomme" pour le mensuel RECORD en 1962.
De temps à autre, il s'offre le luxe de réaliser de courtes histoires complètes pour des numéros spéciaux, afin d'explorer d'autres voies graphiques et créer des personnages qu'il regrettera le plus souvent de ne pouvoir poursuivre.
Le succès croissant de "Boule et Bill" le contraindra à abandonner "La Ribambelle" et de ne laisser que des ébauches en quelques planches des "Frères Fratelli", "Jo Toubib et son boy Esculape", "Les Cinq petits anges du Paradis", "La Naissance d'un fantôme".
En 1977, il anime brièvement Adam au paradis dans trois brèves histoires du "Sixième jour" pour LE TROMBONE ILLUSTRÉ, éphémère mais regretté supplément de SPIROU.
En 1999, pour saluer les quarante années de carrière de ces personnages, les Éditions Dupuis et Dargaud s'associent pour présenter l'intégrale chronologique des gags de Boule et Bill, en 27 albums. Le gamin et le cocker qui ne vieillissent pas dépassent désormais les vingt-cinq millions d'albums vendus en France et en Belgique.
Ils sont proposés dans une douzaine de langues et illustrent d'innombrables produits un peu partout dans le monde.