Le pistolet était toujours là. Georges d'Aspremont le reprit pour la troisième fois.
Il se regarda dans la glace comme pour se dire adieu. En voyant... > Lire la suite
Le pistolet était toujours là. Georges d'Aspremont le reprit pour la troisième fois.
Il se regarda dans la glace comme pour se dire adieu. En voyant sa belle tête pâle et attristée, il pensa au mot d'André Chénier : « Il y avait quelque chose là ! »
Et comme si déjà l'âme se séparait du corps, il murmura :
- Après tout, nous nous retrouverons peut-être sous cette figure-là dans un autre monde.
Il n'avait ni la beauté d'Antinoüs, ni la beauté martiale de Hoche, ni la beauté féminine de Raphaël et de Lamartine, - à vingt ans, - mais les femmes le trouvaient beau, avec son profil un peu fier, sous sa moustache brune, sous son expression amoureuse, sous je ne sais quel grand air qui lui donnait un talon de bottine de plus, quoiqu'il fût déjà très-haut sur pied.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Arsène Houssaye, de son vrai nom Arsène Housset, né le 28 mars 1814 à Bruyères (Aisne), mort le 26 février 1896 à Paris est un homme de lettres français. Il est également connu sous le pseudonyme d'Alfred Mousse.