Beaumarchais

Figaro a deux siècles. On ne dira jamais assez le rôle de ce valet de comédie dans l'éveil des esprits qui précéda la Révolution. À ce personnage pittoresque et vivant, Beaumarchais a prêté les principaux traits de son caractère et les aventures d'une vie qui fut échevelée. Fils d'horloger, Pierre-Augustin Caron se révéla à vingt ans un inventeur remarquable en mettant au point la montre à échappement et en inventant les pédales de harpe.
Professeur de musique des filles de Louis XV, bien en cour, richement marié, il acquiert des charges qui lui confèrent la noblesse et... un nom : Beaumarchais. Avec le financier Pâris-Duverney, il se lance dans les affaires, tout en composant des chansons et en écrivant des pièces de théâtre. Une série de malheurs interrompt brutalement cette ascension : deux fois veuf, traîné en justice sous l'accusation de faux puis emprisonné, Beaumarchais ne trouve alors de salut que dans son génie.
Pour se défendre, il rédige des Mémoires étincelantes qui le rendent célèbre à travers toute l'Europe et lui permettent de gagner son procès. Avec le Barbier de Séville et le Mariage de Figaro, il donne les ouvres théâtrales les plus durables du XVIIIe siècle. Au faîte de la gloire lors du triomphe du Mariage de Figaro, il va connaître de nouveau des moments difficiles, jusqu'à l'exil, sous la Révolution.
À travers cet homme exceptionnel, c'est tout le XVIIIe siècle qu'évoque le duc de Castries, l'une des périodes les plus fécondes, les plus troublées, les plus brillantes de l'Histoire.