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L'ouvre de Gaston Bachelard apparaît aujourd'hui comme une ouvre prophétique. Dans la mesure où elle concerne aussi bien les domaines de l'imagination et de la poésie que les démarches rationnelles de la recherche scientifique la plus avancée. Et l'homme contemporain est effectivement en proie aux exigences contradictoires de l'intelligence spéculative et des dérives créatrices de l'imaginaire. Or Bachelard a montré que cette contradiction, il fallait l'assumer en ne mêlant pas les deux exigences mais en cherchant à maintenir la cohérence de l'être rêveur et de l'être de raison. Georges Jean montre dans cet essai que l'enfance se situe pour Bachelard au cour même de cette cohérence. Pour le philosophe les poètes et la rêverie maintiennent l'enfance comme un état de permanent émerveillement créateur à tous les âges de l'homme. Et Georges Jean, qui fut un étudiant de Bachelard affirme que l'unité réelle de l'ouvre de Bachelard réside dans un refus constant d'un enseignement « reçu », et dans l'activité lucide et laborieuse et joyeuse de la raison et de l'imagination. Et qu'il s'agit bien, pour nous aujourd'hui, de maintenir l'esprit d'enfance pour nos songes, et de former dans l'allégresse une raison propre à éviter que le « nouvel esprit scientifique » ne se fige en technocraties mortes. C'est dire que pour la poésie comme pour la science, et plus que jamais, « l'imagination doit être au pouvoir ». Dès l'enfance. Et la leçon de Bachelard est que la jeunesse de la raison et de l'imagination ont plus que jamais à l'ordre