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« Patrimoine au présent » se propose de retrouver l'esprit des lieux, de les faire revivre à travers leur histoire, de susciter, à partir de vestiges et de monuments du présent, l'imagination du passé. Chaque ouvrage de la collection, s'appuyant sur les acquis les plus récents de la recherche, s'organise autour d'un thème privilégié, pour ajouter au plaisir d'une découverte active du site.
Le château d'Azay-le-Rideau, joyau architectural de la Renaissance, semble resplendir dans une immuable perfection. Pourtant, la traversée des siècles lui a fait connaître bien des visages successifs.
Au XVIe siècle, Gilles Berthelot, un financier de François Ier, voulut améliorer une maison forte assise sur l'Indre, face au bourg d'Azay. Encore munie de tours, tourelles, mâchicoulis, pont-levis et douves, sa demeure était encore toute médiévale. Bientôt influencé par les délicatesses de la Renaissance, il l'agrémenta et l'allégea au fur et à mesure de la construction. Disgracié, il ne put terminer son projet. Antoine Raffin, compagnon d'armes de François Ier, le paracheva.
Au temps de Louis XIV, des courtisans - imbus d'élégances mondaines - en firent un aimable rendez-vous de Précieuses, offrant à leur château l'allure inattendue d'un petit Versailles, encadré de majestueuses allées en perspective, d'esplanades, et de terrasses. Ces solennités s'atténueront au siècle suivant, lorsque les frondaisons d'un parc naturaliste envelopperont l'édifice. Le goût « troubadour » de l'époque romantique apportera la touche finale, à force de tourelles pimpantes.
Le château d'Azay-le-Rideau avait trouvé son image définitive. Séduisant et léger, mais riche de son passé, il reflète la splendeur - et parfois la détresse - de quinze générations qui, lentement, l'ont transformé, pour l'amener à la perfection que nous admirons aujourd'hui.