J'agis et je porte des jugements sur les actions d'autrui. J'approuve et je désapprouve. Au nom de quoi ? Je choisis, je préfère. Par référence... > Lire la suite
J'agis et je porte des jugements sur les actions d'autrui. J'approuve et je désapprouve. Au nom de quoi ? Je choisis, je préfère. Par référence à quelles valeurs ? Je reste à l'écart ou je me joins à d'autres. À quels autres ? Au nom de quelles solidarités ? La politique n'est pas seulement le comment et le quand. C'est aussi le pourquoi. Pourquoi dira-t-on d'un régime qu'il est efficace ? Pourquoi acceptera-t-on ou rejettera-t-on la légitimité de tel ou tel pouvoir ? Pourquoi tel acte de violence sera-t-il un crime pour les uns, un exploit pour les autres ? La trahison passe pour un crime. Mais qu'est-ce qu'un traître ? Au nom de quoi les épurations ? La politique n'est pas tout, mais la politique est en tout. Dans le difficile rapport que chaque société, que chacun de nous établit entre les fins sociales et les fins privées. Dans la relation de toute collectivité avec son passé et dans les choix qu'elle fait entre la mémoire et l'oubli. Dans toute pédagogie, puisque toute influence se réfère à des valeurs qui doivent la justifier. Et c'est ainsi que tout naturellement, la recherche des pourquoi politiques conduit à l'interrogation sur les justifications ultimes, sur la façon dont chacun, le marxiste ou le chrétien - ou encore l'auteur -, fonde les valeurs qui donnent un sens à ses jugements et à ses actions.