Cette guerre qui ensanglanta le pluvieux bocage, revit intensément à travers la chronique d'un village, Bréel. La Chouannerie normande eut ses traits... > Lire la suite
Cette guerre qui ensanglanta le pluvieux bocage, revit intensément à travers la chronique d'un village, Bréel. La Chouannerie normande eut ses traits singuliers, ils correspondent au fonds positif d'une race individualiste et raisonneuse. Les paysans ont pesé le pour et le contre, et ne se décident que durement atteints dans leurs intérêts matériels et religieux, qu'il est impossible de dissocier. Pour les profiteurs du nouvel état de choses il faudrait risquer, dans la suspicion et la contrainte, sa vie, son « bien », son salut éternel ! Les travaux et les jours se succèdent ; violence, ruse guerrières ; les paysans sont fixés dans la haine et une froide détermination. L'orage, accumulé peu à peu, éclata en 1795. Ses derniers feux s'éteignent quand tombe, sous les balles consulaires, Frotté, qui organisa cette Chouannerie ; mais l'effort n'avait pas été vain. Le bocage normand n'a guère changé et les fantômes des patriotes et des Chouans peuvent s'y promener, sans grande surprise, tout à leur aise. La grande Histoire jette sa lueur sur les scènes rustiques, les scènes cruelles, les personnages d'une vérité criante, qui s'enfoncent, à l'heure chouanne, dans une atmosphère pleine de mystère.