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Comment la pensée médiévale continue-t-elle à agir dans la philosophie juridico-politique moderne, c'est-à-dire dans un horizon intellectuel et historique qui n'est plus le sien ? Telle est la question qui anime les contributions au présent ouvrage. Cette action persistante de la pensée médiévale qui est, en même temps, transformation de ce qui agit, est étudiée dans le cadre de trois grandes problématiques : le transfert de la notion de plenitudo potestatis de l'ordre ecclésiastique à l'ordre politique ; le déplacement d'un univers qui trouvait son fondement en Dieu vers un univers qui comporte, non un, mais deux fondements possibles, entre lesquels se développe une tension (laquelle deviendra plus tard une concurrence) : Dieu et l'homme - c'est dans le cadre de cette tension entre les deux fondements théologique et éthique que se forment les doctrines du sujet psychologique et affectif, d'une part, et du sujet de droit, d'autre part ; enfin, la constitution d'une théorie du pouvoir politique sur les hommes, qui n'est plus pensée dans les catégories de la propriété des choses, alors que celles-ci fournissaient, au Moyen Âge, le principe d'intelligibilité de celle-là. Ce volume entend ainsi apporter un éclairage nouveau sur la naissance et la constitution de la philosophie juridico-politique moderne.