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Cet ouvrage, issu d'une rencontre entre des chercheurs travaillant sur des espaces géographiques variés, de Tunisie, d'Italie, d'Algérie, de France et de Turquie restitue, au plus près de l'expérience des acteurs eux-mêmes, les voies pratiquées pour acquérir et pouvoir revendiquer des droits d'appartenance. Dans ce processus, la propriété s'est révélée être un terrain décisif : ces études montrent à quel point, dans ces sociétés apparemment très éloignées, l'accès différentiel aux biens ne dessine pas seulement des hiérarchies économiques ou des primautés symboliques, mais crée des prérogatives qui investissent plus largement les individus. La faiblesse ou au contraire les privilèges qui définissent l'appartenance à des groupes sexuels ou à des groupes d'âge sont largement charpentés sur des possibilités différentielles de disposer de biens et de les transmettre. Et surtout, dans un large éventail de cas, la condition de « citoyen » ou de sujet d'un pouvoir central est étroitement liée à la reconnaissance de cette capacité à transmettre. En somme, dans les sociétés modernes au nord et au sud de la Méditerranée, ce recueil nous montre le rapport aux choses crée des relations et des liens. Les capacités d'exercice des droits de propriété dessinent les contours de communautés locales et, en conséquence, celles de communautés territoriales plus vastes. C'est une approche originale à la « citoyenneté » qui est présentée ici, qui met en relief des aires « de compatibilité » entre des terrains d'analyse apparemment très éloignés. Quantité d'idée reçues sur les prétendues « spécificités culturelles » caractérisant ces différentes aires géographiques sont ainsi mises en discussions ; ce qui ouvre un terrain de dialogue inattendu et fructueux.