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Florence Burgat, philosophe, travaille actuellement au Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France. Les hommes entretiennent des relations contradictoires avec les animaux. D'un côté, ils les exploitent, les manipulent et les massacrent. D'un autre, ils se laissent volontiers parasiter, polluer, voire dominer par leurs animaux domestiques. Ils n'ont pas trouvé la bonne distance. Dans cet essai philosophique, Florence Burgat analyse comment, depuis l'Âge classique, l'homme a voulu se définir contre l'animal, comment il a recherché sa différence spécifique dans la non-animalité. S'arrogeant les facultés nobles - la conscience, la pensée, le goût esthétique, le sentiment moral - il en a privé l'animal. Il pouvait ainsi disposer à sa guise de cet être dépourvu de dignité. En contrepartie, l'homme a dû refouler sa propre animalité; notamment sa sexualité, ce qui a fait la fortune des psychanalystes. Florence Burgat ne se contente pas de ce constat négatif. Elle ouvre des perspectives. Elle poursuit la voie tracée par Jean-Jacques Rousseau suivant laquelle l'homme, comme l'animal, est un être sensible, donc qui souffre. Et elle esquisse une nouvelle morale sur cette base.