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La gloire de Port-Royal, ce monastère féminin qui a fasciné tant de grands esprits du XVIIe siècle, ne serait rien sans la mère Angélique Arnauld qui en a été l'abbesse, l'a réformé avec une énergie indomptable et en a fait en quelque sorte la vitrine de la Contre-Réforme catholique.
Elle a pris en main son destin, exigeant, pour elle-même et pour ses religieuses, une vie de prière et de privations et interdisant à quiconque de franchir la clôture. Elle attire auprès d'elle les plus grands prédicateurs de son temps, les confesseurs les plus rigoureux et une pléiade d'intellectuels renommés parmi lesquels Racine et Pascal. Dans ce monde masculin qu'est l'Église, elle entend imposer ses vues.
Probablement la crise janséniste, qui a perturbé le renouveau catholique durant l'Ancien Régime (et même après), n'aurait-elle pas pris une telle ampleur si Angélique n'avait pas voulu appliquer de façon radicale les idées de Saint-Cyran et ne leur avait pas donné une large publicité grâce au prestige de Port-Royal.
Par esprit de résistance, par goût de la contradiction, cette femme irréductible et provocatrice a créé une onde de choc. En s'opposant aux idées dominantes et aux volontés des pouvoirs établis, elle tient une place inattendue mais cruciale dans la longue marche des femmes vers l'indépendance.
Inspectrice générale de l'Éducation nationale et professeur des universités, Agnès Walch a notamment publié chez Tallandier Duel pour un roi. Mme de Montespan contre Mme de Maintenon (« Texto », 2019).