De « Roux le Bandit » (1925) à « La reconquête » (1975), l'hymne aux audaces prophétiques de la liberté s'accompagne toujours d'un hommage... > Lire la suite
De « Roux le Bandit » (1925) à « La reconquête » (1975), l'hymne aux audaces prophétiques de la liberté s'accompagne toujours d'un hommage aux constantes de la fidelité. À ne regarder que l'extérieur des choses, on pourrait déceler - dans la vie et l'ouvre de Chamson - bien des contradictions... les mêmes sans doute, que l'on retrouve dans l'histoire de notre vingtième siècle tourmenté. Si l'on regarde l'intérieur des choses, tout change : l'écrivain devient notre compagnon de marche. Ses synthèses vivantes nous enrichissent, et nous invitent à mieux aimer notre prochain... si souvent lointain. Synthèses vivantes ! Le jeune écrivain de 1925 ne renie pas ses aînés de 1914 en écrivant « Roux le Bandit ». Le chantre de la paix et de la fraternité ne renie pas son premier engagement, en résistant contre le totalitarisme et en combattant pour la libération de son pays. Le poète du terroir cévenol, l'académicien-voyageur, dont les conférences littéraires sont autant de « récitals de langue française », n'en demeure pas moins un fervent admirateur de Frédéric Mistral, et de la vieille langue séculaire de la Provence. L'orateur des Assemblées du Désert, imprégné de culture biblique, sensible à la grandeur de la sobriété la plus dépouillée, ne renie pas ses racines spirituelles, en offrant à l'admiration du grand public les plus prestigieuses collections des trésors d'art du monde entier. À travers plus d'un demi-siècle de fécondité littéraire, l'ouvre d'André Chamson est marquée du double signe de la diversité et de la continuité. On y sent toujours la pulsation d'une vie intense, la soif de la liberté. Au-delà de la complexité des événements, le lecteur découvre la persistance de grands thèmes privilégiés : refus et engagements, doutes et certitudes, hantises et apaisements, déchirements et harmonies. L'ouvre d'André Chamson nous rappelle que le témoin de la liberté ne subit pas... Il résiste. Il ne suit pas... Il ouvre la route. Il ne désespère pas, même si son espérance est un défi à la pesanteur du présent. Il croit, même si sa foi a la pudeur d'un secret... car il se sait environné de « la nuée des témoins ».