La banlieue est perçue à la fois comme un univers pitoyable et menaçant, on la plaint et on la craint dans le même temps. Mais la connaît-on ?Les... > Lire la suite
La banlieue est perçue à la fois comme un univers pitoyable et menaçant, on la plaint et on la craint dans le même temps. Mais la connaît-on ?Les gens des grands ensembles souffrent de la mauvaise image de leur quartier, du racisme, du mépris ou de l'arbitraire des autorités. Ces catégories moyennes paupérisées n'ayant ni culture populaire ou identité collective, ni les moyens de s'intégrer de façon satisfaisante à la société de consommation, sont frustrées et se replient sur elles-mêmes ?La recherche s'est déroulée d'une part dans une banlieue de grands ensembles de la rive droite bordelaise, et d'autre part dans un quartier populaire ancien du centre-ville de Bordeaux. L'un et l'autre de ces sites accueillent des populations précarisées. Mais leur profonde différence quant à leur inscription historique et géographique dans la métropole bordelaise, ainsi que la réputation inégale dont ils bénéficient dans la ville, permettent d'expliciter en partie la tonalité très distincte des nombreux témoignages recueillis. Un livre dont le but premier est de renoncer à une vision à priori dégradante de la cité en écoutant attentivement ses habitants. Une réflexion qui invite la sphère politique et associative à intégrer dans le champ du débat démocratique l'inquiétude et les frustrations des populations des grands ensembles, mais aussi leurs ressources et leurs initiatives. De là dépend sans doute le maintien de la banlieue dans la société, et plus largement la cohésion et le gouvernement démocratique de cette société. Née en 1971, Agnès Villechaise-Dupont est maître de conférences en sociologie à l'Université Victor Segalen de Bordeaux, chercheur au LAPSAC (Laboratoire d'analyse des problèmes sociaux et de l'action collective) et membre du CADIS (Centre d'analyse et d'intervention sociologique).