La réflexion sur ce qui sépare l'état de paix et l'état de guerre conditionne l'histoire de la diplomatie dans la mesure même où, dans l'histoire... > Lire la suite
La réflexion sur ce qui sépare l'état de paix et l'état de guerre conditionne l'histoire de la diplomatie dans la mesure même où, dans l'histoire politique de l'Ancien Régime, la gestion efficace et immédiate des conflits armés - ouverts, programmés ou potentiels - constitue une exigence majeure du bon gouvernement des communautés. À côté du fracas des armes, avant ou après lui mais aussi pendant, se développent continument des pratiques de communication et d'échange dont le but premier est de dessiner le cadre possible des relations correctes entre communautés, quels que soient les forces, les jeux d'échelle, les territoires de référence et les horizons en présence. Ces pratiques sont particulièrement polymorphes et flexibles et, avant même de faire l'objet de traités et de donner un contenu au nouveau métier d'ambassadeur - à compter du XVIIe siècle surtout -, elles se construisent à tâtons selon des tempos, des coutumes, des discours, des écritures et des hiérarchies évolutifs. Ainsi est posée une autre façon de faire de la politique. Ainsi émerge, au fil de l'histoire que l'on peut en faire, un pan crucial de la régulation du système des États.