Pour F.v. K.
Omon Unique, o mon Élu, dont la lèvre gonflée
Evoquait le plaisir qui plus tard mentira,
Sourcils gamins ; gestes soyeux, langueur... > Lire la suite
Pour F.v. K.
Omon Unique, o mon Élu, dont la lèvre gonflée
Evoquait le plaisir qui plus tard mentira,
Sourcils gamins ; gestes soyeux, langueur voilée,
Brulûres del'amant, dont l'étreinte accablée
Criait l'ardeur de mes bras,
Narines voltigeant sur les coins du nez frêle,
Rayon de clair de lune endormi près des dents,
Lys pur d'un torse, élan du cou, et vous, prunelles,
Qui semblez mourir presque en abaissant les ailes
Des longs cils d'ombre frémissants,
Seins tiédis sur lesquels s'exténuent des opales,
Aisselle, vapeurs d'or au fond d'un clair obscur,
Talons brunis, mollets nerveux, odeurs du mâle,
Ventre, dont l'encens rose étreint la voix qui râle
Ivre des temples de Nagpur,
O beauté !
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.